Les nouveaux fonds en euros de l’assurance-vie

L’ACTIF EN EUROS «CLASSIQUE»

Les épargnants français ont beaucoup de chance, ils sont les seuls à bénéficier d’un support qui garantit à tout moment le capital, offre une totale liquidité des sommes investies et qui, jusqu’à présent, a procuré un rendement supérieur à l’inflation. Plébiscités par les épargnants, les actifs en euros représentent plus de 80 % des sommes déposées sur les contrats d’assurance-vie.

Support sécuritaire par excellence, l’actif en euros est composé à plus de 80 % d’obligations. Progressivement, les obligations privées prennent de plus en plus de poids par rapport aux emprunts d’Etat.

La valorisation de l’actif en euros est déterminée par le taux moyen de son portefeuille. Dès lors que les taux d’intérêts, parallèlement à l’inflation, baissent depuis plus de trente ans, le rendement suit inévitablement cette évolution.

Il est toutefois lissé par l’effet de traîne lié à la moyenne des actifs et par des techniques de provisionnement. Si aucun autre support

n’assure un tel degré de sécurité, celle-ci se paye de plus en plus cher en termes de rentabilité. Devant cette baisse régulière du rendement, les compagnies d’assurances imaginent des variantes qui devraient permettre d’améliorer la performance sans perdre en sécurité.

UNE GAMME DE PLUS EN PLUS LARGE

Les premiers actifs en euros de nouvelle génération ont été les « euros actifs » ou« euros dynamiques ». La garantie en capital est la même, la particularité tient au fait qu’une partie du portefeuille est investie sur des actifs risqués (actions) gérés selon la méthode d’assurance de portefeuille dite« gestion à coussin».

Cette technique consiste à réallouer de façon dynamique les investissements entre cette poche d’actifs risqués et le fonds en euros afin d’assurer annuellement la garantie du capital investi. En cas de marchés baissiers, comme en 2008 ou en 2011, la performance est inférieure à celle d’un actif en euros classique mais en aucun cas négative. En revanche, les bonnes années, la surperformance peut être de l’ordre de 1 % à 2,5 %. Depuis la création de ce type de fonds, leur surperformance annuelle moyenne a été de 0,5 % à 1 %.

Considérant que l’assurance-vie est une épargne de long terme, certains assureurs ont aussi créé des fonds « euros pierre ». Comme leur nom l’indique, ceux-ci sont majoritairement investis sur de l’immobilier en direct (bureaux ou commerce) ou de la « pierre papier » (SCPI, SCI ou OPCI).

Les fonds « euros pierre » sont pertinents car, aujourd’hui, le rendement de l’immobilier est supérieur à celui des obligations. Toutefois, ceci n’est pas sans poser certaines contraintes à l’assureur : valorisation de l’actif, liquidité et, surtout, volume offert, d’où des conditions draconiennes de souscription.

Derniers-nés de la gamme : les fonds euro-croissance. A la différence des autres fonds en euros, le fonds euro-croissance propose de garantir le capital à une échéance plus lointaine (de huit à quinze ans, le plus souvent) en échange d’une espérance de gain supérieure.

Le fonds est constitué de deux poches distinctes. La première, la provision mathématique, a pour objectif de garantir le capital à l’échéance. Elle est presque exclusivement investie en obligations. La seconde a pour objectif de délivrer de la performance sur la durée : elle est investie majoritairement en actions. Elle subira des fluctuations, mais l’assureur ayant abandonné la garantie au jour le jour, ce ne sera plus un problème pour lui. L’idée qui a amené à la création de ces fonds est excellente mais ils n’arrivent pas au meilleur moment. Les taux, actuellement très bas, ne permettent d’affecter qu’une infime partie au moteur de performance.